Les discussions ont été âpres, mais sans dépasser l’affrontement au sujet du projet Wallonie Cyclable dont les deux phases ont été présentées lundi soir lors du conseil communal de Ciney par l’échevine Anne-Marie Camus. Pour ceux qui en désirent en savoir plus sur ce projet, il suffit de lire le texte le présentant dans ce présent blog (agrémenté de nombreuses photos et cartes). Afin que le débat ne s’éternise pas, le bourgmestre avait demandé que le règlement d’ordre intérieur soit respecté (il n’autorise que 2 interventions par point par conseiller !).
La phase 1, qui consiste essentiellement en la sécurisation du centre ville en instaurant une zone 30 étendue a été attaqué de front par Frédérick Bottin au nom de la minorité MR : «Ciney, ville 30, plutôt que Ciney ville cyclable avec perte de mobilité. La CCATM l’a refusé à l’unanimité. Nous sommes opposés à cette zone 30 généralisée car, pour nous, l’effet recherché, la sécurité, va être perdu. Les conducteurs ne verront plus les points critiques actuels, leur attention risque d’être perdue ! Avec le placement de portes pour avertir l’entrée et la sortie des zones 30, on ne pourra plus s’y croiser ! Elles risquent d’empiéter sur la chaussée ! Vous dites qu’il y aura moins de particules fines, mais dans une ville comme Orléans où des mesures similaires ont été instaurées, une étude a prouvé le contraire, les particules fines étant en augmentation. On peut aussi penser qu’il sera difficile de respecter la zone 30. Les amendes seront doublées ! Tout ça pour montrer que Ciney veut se donner une image de ville cyclable. Il aurait été plus utile, dans la phase 1, de déjà mener à bien les liaisons entre les villages ! »
Jean-Claude Podlecki, conseiller de la majorité qui s’abstiendra sur ce point, pense qu’il serait préférable d’enlever les coussins berlinois si Ciney passe en zone 30. Isabelle Morin se demande quelle est l’utilité de faire circuler les cyclistes à contre-sens. Pour ce dernier point, Anne-Marie Camus lui répond qu’il est plus facile pour les cyclistes de voir les voitures arriver vers eux que le contraire. L’échevine de la mobilité a ensuite répliqué aux commentaires de Frédérick Botin : «Nous n’étions pas obligés de demander l’avis de la CCATM où seulement 9 personnes étaient présentes. Suite à un avis paru dans le bulletin communal concernant le projet, 10 personnes ont répondu, dont une seule négativement ! Le marquage restera aux abords des écoles qui seront donc toujours bien différenciées. Il y a aura moins de pollution car toutes les voitures rouleront à la même vitesse. La police encadrera le projet, d’abord préventivement bien sûr. » Ces arguments n’ont pas convaincu l’opposition pour qui le projet n’est pas mauvais dans son ensemble, mais trop rigide : il doit être repensé et confronté à la vie des citoyens. Solution inacceptable pour l’échevine car le dossier doit être finalisé à la Région pour le 3 octobre. La conclusion, plus sereine, a été apportée par le mayeur : «J’appuie le projet à titre personnel. Sur le terrain, des amendements naturels seront proposés. Je suis confronté tous les mois à des citoyens qui me demandent de placer dans leur quartier des casse-vitesse ou des panneaux « ici les enfants jouent ». Même si j’aurai comme beaucoup des difficultés à respecter la zone 30 étendue, c’est un geste citoyen ! » Résultat du vote: non pour l’opposition, 12 oui et 1 abstention pour la majorité. Le projet est approuvé.
Concernant la phase 2, qui consiste essentiellement en la réalisation d’un réseau cyclable inter villages, l’opposition s’est abstenue : «Madame Camus rêve d’être nominée ! Cette phase paraît mieux instruite. On y retrouve la création de nombreuses liaisons et la création par les villages de nombreux endroits sécurisés, ce que nous approuvons. Par contre, le budget communication nous paraît trop élevé (décision de la Région wallonne) et nous nous inquiétons au sujet de nombreuses erreurs de chiffres.» Pour l’échevine, les chiffres incriminés seront corrigés et elle rappelle que le but du projet est d’inciter les gens à pratiquer le vélo !
Quelques brèves !
- Inquiétude de la part d’Henri Focant au sujet du déficit à l’exercice propre du CPAS. Son président n’a pu lui répondre en séance, déclarant seulement que des sommes importantes ont été mises en réserve, dixit le receveur.
- Un subside de 5.600 € est accordé à l’ASBL Alliance Kivu Congo afin de pouvoir aider la commission « Ciney, Ville du Monde » à poursuivre l’organisation d’activités et de rémunérer la personne-relais à Shabunda.
- Comme tous les travaux prévus pour la rénovation des installations du Football Club Chevetogne ne sont pas couverts par la Division Infrasports de la Région Wallonne, la répartition du subside accordé par la ville change, de 25 %, il passe à 38 % du total des travaux prévus.
- Selon Jean-Marc Gaspard, la DNF serait d’accord de revoir son attitude envers l’abattage des arbres situés dans la cour de l’école de Pessoux si son extension prolonge le bâtiment existant. Rappelons qu’actuellement le restaurant de l’école se trouve dans un container placé face à des habitations.
- La somme de 9.000 € est prévue pour le renouvellement de châssis à la salle des fêtes de Pessoux, à la buvette du foot de Haversin et au presbytère de Sovet
- L’organisation actuelle du service des travaux a été critiquée par Frédérick Bottin : beaucoup de déplacements inutiles, 20h de perdues quotidiennement. Pour Paul Lambotte, échevin des travaux, tous les ouvriers ne peuvent passer chez MACER, il faut centraliser actuellement la distribution du travail chez Bastin ainsi que le pointage, le magasin est Bastin, les véhicules s’approvisionnent aux ancien ateliers, …
- Frédérick Bottin s’inquiète du site WEB de la ville de Ciney que la Région a catégorisé comme moyen : «il est clairement dépassé, le site n’est pas interactif, le dernier bulletin communal qui s’y trouve date d’août 2010, le dernier budget mis en ligne est de 2008 ! » Cette analyse est partagée par le bourgmestre qui rappelle que la Région est catégorisé le site de la ville par moyen en progression : «nous travaillerons à sa refonte. »
- Pour Jean-Marc Gaspard, échevin de l’enseignement, «l’enseignement communal se porte bien. On passe de 207 à 228 enfants aux Forges. Légère perte au Conservatoire. 336 et 316 enfants sont comptabilisés respectivement à l’école communale de Ciney et de Leignon. A Haversin, en 3e maternelle, 8 sur 9 sont en immersion et en primaires, 26 sur 40 (l’immersion linguistique n’y est pas obligatoire). On doit s’attendre à un recomptage (+ 5%) aux Forges (90 périodes en plus) et aux écoles communales de Ciney et de Leignon. Il y a aura un horaire complet d’institutrice primaire en plus à l’implantation d’Achêne et 3 mi-temps d’institutrice maternelle en plus à Pessoux, Chevetogne et Haversin. A l’exception de petites baisses en section maternelle aux implantations de Ciney et de Leignon, toutes les implantations sont en hausse, tant au niveau maternel que primaire."
Les «bonnes ou moins bonnes de la soirée» ou les phrases qui «tuent»:
- «Dans ce dossier, il n’y a que les panneaux qui réfléchissent » d’Henri Focant à propos du projet Wallonie Cyclable
- «Ils sont en zone 30 ! » de Marc Emond à propos du subside accordé à l’Alliance Kivu Congo
- «Nouvelles mathématiques : du 75% et 25% deviennent 62% et 38% » de Frédérick Bottin à propos de la modification du subside accordé au Football Club de Chevetogne
- «Le festival Anne-Marie continue» de Guy Milcamps avec le dossier Cambio présenté par son échevine de la mobilité
- «Est-ce bien nécessaire ce subside accordé pour les châssis à la buvette du foot de Haversin » de Philippe Cowez s’adressant à Joseph Dethy
- «Merci les assurances » de Joseph Dethy à propos de la réfection de la toiture de la Maison des Jeunes
- «Quand cela arrange la DNF, ils disent oui, quand cela ne les arrange pas, ils disent non » du même conseiller à propos des arbres que l’on souhaite abattre dans la cour de l’école de Pessoux
- «Je propose Joseph Duchêne pour s’occuper de la refonte du site WEB de la ville » de Marc Emond à l’ancien échevin de l’informatique
- On ne peut passer sous silence les deux nouvelles concernant 2 conseillers absents, l’un, Frédéric Deville, pour une naissance, l’autre, Maurice Mine, pour une hospitalisation. Dans les 2 cas, le conseil enverra un télégramme.